FAYDA TIDJANIA

LA FAYDA TIDJANIA

                                                                           

  • La fayda

 

Cheikh Ahmad Tidjani disait : « Il viendra une fayda parmi mes compagnons et on verra entrer dans la religion d’Allah par vagues successives, des peuples et des peuples » (rapporté par Ali Harazim). Une parabole formulée par Cheikh Ibrahim définit avec éloquence la fayda tidjania : « Imaginez cinq choses :

1-    Un puits sans fond, ce n’est donc pas un puits ordinaire, pensez-vous, mais un puits insondable ;

2-    Imaginez ensuite un travailleur infatigable chargé d’en puiser continuellement l’eau ;

3-    Pour cet homme inlassable est confectionné un seau d’un cuir inaltérable ;

4-     Et tout près du puits, supposez qu’il y ait un bassin, qui à la longue va être plein ;

5-    Imaginez enfin, une eau si précieuse qu’on ne peut ni la verser par terre, ni la reverser dans le puits plein à déborder.

La question qui se pose est la suivante : que faire de cette eau lorsque le bassin sera rempli ?

Réponse : Construire le plus de bassins possibles autour du puits pour recueillir cette eau précieuse. »

Ici, Le puits représente Allah. L’eau est la Gnose divine et l’Expérience. Le seau en cuir est le Prophète Muhammad (SAW). Le travailleur est Cheikh Ahmad Tidjani. Le bassin est un guide spirituel d’exception qui est bien versé dans la Gnose divine qu’il doit transmettre aux autres sans quoi cette connaissance sublime débordera.

 

  • La tarbiya

 

Allah dit dans le saint Coran : « Je n'ai créé les hommes et djinns que pour qu'ils M'adorent ». Ibn Abbas commente ce verset ainsi : « Cette adoration est la connaissance ». Le Prophète (SAW), dans un hadith, nous enseigne : « La meilleure des connaissances est la connaissance de Dieu ». C’est dire que la connaissance de Dieu est essentielle. Ce hadith qoudsi en témoigne : « Connaissez-Moi avant de M'adorer car si vous ne Me connaissez pas, comment pouvez-vous M'adorer ? ». En effet, nul adoration n’est possible dans l’ignorance de la Divinité sinon une gymnastique fondée sur les images fausses de Dieu. La fayda remédie de fort belle manière à ce culte qui manque alors de sincérité et de pureté. Baye Niass dit : « Celui qui veut atteindre la quintessence de la vie doit vouloir contempler la face d'Allah. »

L’essence, la substance de cette fayda est la « tarbiya » (éducation spirituelle ou science initiatique) de Cheikh Ibrahim Niass. Cette science initiatique vise à aider le musulman dans sa marche vers la perfection (ihsan) en passant par la soumission (islam) et la foi (iman). Ainsi, la fayda tidjania de Cheikh Ibrahim, à travers la tarbiya, permet au musulman de parvenir à Allah, à sa connaissance véritable et de contempler Sa face. Cela, Cheikh Ahmad Tidjani, l’avait annoncé : « Lorsque la fayda arrivera, beaucoup de gens auront l'illumination ». Il est donc évident que Cheikh Ibrahim a révolutionné l’accès à la ma’arifa (illumination) tant au niveau quantitatif (par le nombre de ses disciples à travers le monde) que qualitatif (sa méthode n’est pas ascétique).

 

  • L’apparition de Cheikh Ibrahim Niass, maître de la fayda

 

Un Mauritanien, Cheikh Abdoullah Ould Hadj (qoutb de l’époque) avait senti la venue de la fayda. Il demanda à Allah de la lui montrer. C’est ainsi qu’après une prière nocturne, il lui apparut une étoile se dirigeant vers le Sud. Le Cheikh rendit donc visite à tous les Cheikhs du Sénégal (le Sénégal est situé en effet au sud de la Mauritanie). Il visita en dernier le domicile de Cheikh Abdoullah Niass. Tous les enfants de celui-ci étaient présents sauf le plus jeune (Cheikh Ibrahim). N’ayant aperçu aucun signe particulier, au dîner, le Cheikh maure voulu savoir si personne n’était absent. C’est à ce moment que Cheikh Abdoullah mentionna l’absence d’un de ses fils, trop jeune selon lui pour prendre part à l’assemblée. Sur insistance de Cheikh Abdoullah Ould Hadj, on fit venir Cheikh Ibrahim. Le maure demanda à Baye de faire son apparition officielle seulement quand il (Cheikh Abdoullah Ould Hadj) sera mort. Le qoutb mourut en 1929 lors du maouloud, à minuit. Et c’est exactement à cet instant que Cheikh Ibrahim Niass proclame à Kaolak (durant la veillée du maouloud) : « Celui qui veut connaître Allah et le sahiboul faydha qu'il passe par moi qu'il soit homme, femme, enfant ou âgé ».